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La première séance avec un.e psychologue

  • Photo du rédacteur: Violet Grodent
    Violet Grodent
  • il y a 2 jours
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 23 heures

Exemple de séance entre psychologue et enfant

Lorsque l'on envisage de rencontrer un.e psychologue pour la première fois, de nombreuses questions peuvent nous venir en tête :

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire ?
Est-ce que je vais découvrir encore plus de problèmes dont je n'avais pas connaissance ?
Je vais finir en hôpital psychiatrique si je dis tout ce qui me traverse, c'est sûr !

ou encore :


Est-ce que ça va être un grand blanc gênant d'une personne qui me fixe pendant une heure ?

Rassurez-vous, vous n'êtes pas la seule personne à vous poser ces questions ou à avoir ces inquiétudes. L'espace thérapeutique peut avoir ses mystères et alimenter des préjugés lorsque l'on ne l'a pas encore expérimenté, ou que l'on n'en pas eu une bonne expérience par le passé.


Dans ce premier article, je vous propose de déconstruire ensemble ces quelques mythes sur la psychothérapie et le métier de psychologue, afin de l'aborder plus sereinement, et éventuellement se lancer !


Qu'est-ce que c'est, une psychothérapie ?


Par la rédaction de cet article, je n'entends pas formuler LA définition parfaite de la psychothérapie bien sûr. Cependant, je peux vous en donner ma version et comment je l'envisage en tant que psychologue.


Comme je l'ai décrit sur la page d'accueil de ce site, la psychothérapie est selon moi avant tout un espace d'écoute confidentiel, sans jugement, bienveillant et qui se veut adaptable au mieux à vos problématiques, permettant de mieux cerner ce qu'il vous arrive, de mieux vous comprendre et ainsi construire ensemble des solutions pour entamer un changement.


Selon les professionel.le.s que vous consultez, la psychothérapie peut prendre certaines orientations, de la plus clinique, psychanalytique, à la plus neuropsychologique, en passant par la psychologie du développement... Et au travers de celles-ci, des outils associés : la parole et l'association d'idées pour comprendre l'origine de ses symptômes, les Thérapies Cognitivo-Comportementales (ou TCC) pour traiter l'anxiété, l'Eye Movement Desensitization and Reprocessing (plus connue sous l'acronyme EMDR) pour traiter le trauma... Les techniques sont nombreuses et peuvent être interdépendantes. Cette (courte) liste ne sont que des exemples parmi tant d'autres.


Mais alors, c'est bien beau tout ça, mais qu'est-ce qu'on y fait concrètement ?


Le déroulement d'une première séance avec un.e psychologue


Ce que je propose de mon côté, c'est avant tout de prendre le temps de vous accueillir et de vous présenter la manière dont je travaille. Et cela passe par quelques étapes : recueillir votre prénom d'usage et vos pronoms si vous le souhaitez - car accueillir des personnes, et notamment LGBTQIA+ / queer, c'est ne pas présumer leur identité ni leurs pronoms -, vous expliquer si nécessaire (en fonction de si vous avez ou non déjà consulté un.e psychologue) notre rôle et celui d'une psychothérapie justement, puis vous expliquer mon cadre de travail, incluant ma formation, mon fonctionnement et recueillir vos questionnements. Cela permet de poser les bases ensemble et de s'accorder sur la construction de cet espace thérapeutique.


Puis viendra le moment de vous poser la question fatidique : la raison de votre venue et de votre souhait de démarrer une thérapie. Et généralement, vous verrez, la parole vient à ce moment-là naturellement. Nous déroulerons tout cela tranquillement et à votre rythme.


A noter que si l'idée de parler ou de ne pas savoir quoi dire sur le moment vous bloque, des alternatives existent ! Certain.e.s professionnel.le.s - et c'est mon cas - peuvent vous proposer de passer par d'autres médias : le dessin (qui ne demande en l'occurrence aucune compétence artistique par ailleurs), l'écriture, des cartes illustrées comme le Dixit... Cela ne pose aucun problème.


Puis, l'idée de tout cela ,c'est aussi de savoir où l'on va et quels sont vos objectifs. Réduire votre anxiété ? Améliorer votre estime de vous-même ? Mieux comprendre vos troubles et diagnostics ? Les exemples sont infinis. Selon la fameuse méthode SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel), nos définirons au mieux ces axes thérapeutiques (et cela peut prendre plusieurs séances !). Et si cela ne vient pas au début, cela peut bien sûr venir plus tard.


A noter également que la psychothérapie est aussi - et avant tout comme je le disais plus haut - vous offrir un espace de parole, libre à vous de vous en saisir aussi pleinement dans ce sens, sans avoir d'objectifs précis au départ.


Oh mais, attendez ? C'est déjà l'heure ! C'est passé vite, non ? ;)


Mais alors, mythe ou pas mythe ?


L'hospitalisation en (pédo)psychiatrie

Après avoir exploré la manière dont se déroule une première séance dans mon cabinet, il est temps de déconstruire d'autres mythes et notamment celui à propos d'une folie intérieure présumée. Et on va mettre les pieds dans le plat.


*Trigger Warning (TW) mention de suicide*


En ce mois de prévention du suicide, il est important de rappeler que bon nombre de personnes ont ou auront des idées suicidaires au cours de leur vie. Et le rapport du Baromètre santé 2021 le dit mieux que moi : "En 2021, 4,2% des 18-85 ans déclaraient avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois. Au total, 6,8% déclaraient une tentative de suicide au cours de leur vie et 0,5% au cours de l’année écoulée". Et dans la population LGBTQIA+, les chiffrent grimpent davantage, avec par exemple "6,8 % des femmes lesbiennes et 10,3 % des bisexuelles, contre 7 % des hétérosexuelles" ont déjà tenté de mettre fin à leurs jours, selon le Baromètre santé de 2005, mis à jour en 2019.


Et si je mentionne cela, ce n'est évidemment pas pour banaliser ces faits, qui doivent toujours être considérés avec importance et sérieux, mais plutôt pour introduire le fait que cela peut effectivement constituer un motif d'hospitalisation, en fonction du degré de prévision d'un passage à l'acte.


Pour autant, cela n'est pas toujours le cas. Et il restera toujours primordial - selon moi - d'en échanger ensemble quelque soit la situation. En effet, l'exprimer peut déjà être thérapeutique en soi, et ainsi nous pourrons déterminer la suite de la prise en charge.


Les idées suicidaires sont l'exemple le plus concret dans cette situation, et nécessiteraient un article à part entière.

Ce qu'il faut retenir, c'est que quel que soit votre vécu, l'échange reste la première étape avant toute démarche, et notamment celle de l'hospitalisation.

Malgré cela, il est important de rappeler qu'en tant que professionnel.le mais aussi en tant que citoyen.ne, si une personne nous annonce une tentative de suicide imminente, cela constitue une urgence vitale, il convient donc d'appeler les secours immédiatement pour sa protection (cf article 223-6 du Code Pénal Français).


Si vous ressentez une détresse psychologique et que vous avez besoin d'aide, le numéro national de prévention du suicide est gratuit et disponible 7/7 24/24 : il s'agit du 3114.


Ouvrir la boîte de Pandore ?

Le deuxième élément dont je vous faisais part plus haut était celui de la crainte de la découverte d'autres problématiques enfouies en nous à cause de la psychothérapie.


Et effectivement, même si cela n'est pas confortable, cela peut arriver. D'une demande autour du manque d'estime de soi actuel émane finalement quelque chose de plus profond ? C'est même souvent le cas.


En effet, la psychothérapie a aussi pour but de dérouler l'histoire et les évènements de vie de le.a patient.e, dans le respect de sa temporalité et de son rythme. Et parfois, on y découvre des choses inattendues, et justement, on fait des liens. Cela permet de mieux comprendre notre fonctionnement actuel, pouvant être lié à ces évènements du passé considérés parfois comme anodins dans notre parcours de vie. Et ces évènements, on en discute ensemble en séance - voire on les traite sur le plan traumatique, pour pouvoir les aborder plus sereinement et tenter de réduire les symptômes associés.


Et finalement, au long cours, on peut parfois constater un mieux-être plus profond que celui imaginé au départ !


En conclusion


Une psychothérapie peut susciter des questionnements, des représentations et des inquiétudes au départ. Pour autant, sauter le pas et trouver le.a psychothérapeute qui nous convient peut amener de réels changements et améliorer la qualité de vie.


Alors, envie de tenter l'expérience ?


N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce premier article, je serais ravi d'en échanger avec bienveillance en commentaire, que vous soyez un.e particulier.e ou un.e professionnel.le, notamment après avoir abordé autant de sujets importants :)





 
 
 

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