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Psychologue, psychiatre, psychanalyste... Je n'y comprends rien !

  • Photo du rédacteur: Violet Grodent
    Violet Grodent
  • il y a 3 jours
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 9 heures

Personne âgée en séance avec un.e professionnel.le

Souvent sources de confusion, ces métiers relativement proches ne sont parfois pas bien compris dans leur singularité. Quel est le rôle d'un.e psychiatre ? Un.e psychologue peut-iel prescrire des médicaments ? Mais ça reste des psy tout ça non ? Et les psychanalystes et psychothérapeutes là-dedans ?



Pas d'inquiétude, on décortique tout ça aujourd'hui, avec pour objectif qu'il n'y ait plus aucune zone d'ombre sur le sujet ;)


Déjà, c'est quoi tout ça ?


Le.a psychologue, psychanalyste ou psychiatre sont des professionnel.le.s de la santé mentale et du psychisme humain. Cependant, là où cela diffère, c'est que contrairement aux psychologues et psychanalystes, le.a psychiatre est avant tout un.e médecin, avec les études associées. C'est la différence majeure, et si vous ne deviez retenir qu'une seule chose de cet article à mon sens, ce serait ça. Nous le verrons ensuite, le parcours universitaire n'est donc pas le même.


Malgré ces différences, leur rôle est commun : accompagner la personne reçue dans la compréhension et la gestion de son fonctionnement psychique, voire d'évaluer celui-ci dans certains cas (dans le cadre d'une démarche diagnostique par un.e psychiatre ou d'une expertise judiciaire par un.e psychologue par exemple), au moyen de différentes techniques et approches.


Une subtilité existe concernant les psychanalystes, qui peuvent être également psychologue ou psychiatre selon leur parcours et formations choisies. Nous le verrons en détail plus bas.


Ensuite, concernant le.a psychothérapeute, c'est une forme d'option et de statut complémentaire pour les psychologues, psychanalystes et psychiatres. C'est un titre demandé en plus de leur diplôme initial, leur permettant de mettre en avant grâce à leur formation - et stages cliniques pour les psychologues et psychanalystes, externats/internats pour les psychiatres - leurs compétences d'accompagnement des patient.e.s et de travail thérapeutique sur le long terme (et donc de pouvoir proposer des psychothérapies).


Schéma récapitulatif des professions
Schéma récapitulatif des professions (Violet Grodent Psychologies)

Les études et le parcours


Comment devient-on psychologue ?

Pour devenir psychologue, il faut, après l'obtention du baccalauréat, effectuer une licence puis un master en psychologie (soient 5 années d'études) à l'université, à l'issue duquel un mémoire doit être soutenu et validé. Ces deux diplômes sont obligatoires pour prétendre au titre de psychologue, peu importe le domaine choisi : psychologie clinique, psychologie du travail, psychologie du développement, neuropsychologie... Cependant, seul un stage de 500 heures minimum dans un établissement agréé, permettant la pratique de la psychologie clinique, permet d'obtenir par la suite le titre de psychothérapeute.


Une fois le master validé, le.a psychologue fait sa demande de numéro RPPS (anciennement ADELI), lui permettant d'être officiellement compté.e parmi les professionnel.le.s de santé agréé.e.s. Cela permet aussi à l'Agence Régionale de Santé (ARS), celle qui valide et délivre ce numéro, de vérifier que le.a professionnel.le est bien diplômé.e pour exercer.


J'en profite ainsi pour attirer votre attention sur la multiplicité des "thérapeutes" (et non psychothérapeutes) ou des "coach", promettant parfois mondes et merveilles sans bagage clinique, déontologique et scientifique derrière, ce qui peut s'avérer dangereux pour le public reçu.


Attention pour autant, un.e psychologue peut être spécialisé.e (de par son parcours universitaire ou de formation) en psychanalyse sans être psychanalyste ! Nous le verrons plus bas, être psychanalyste requiert plusieurs années de psychanalyse personnelle.


Comment devient-on psychiatre ?

Pour devenir psychiatre, et vous l'aurez certainement compris avec son statut, il faut passer par des études de médecine, également à l'université, sur au moins 10 années. Un cursus commun de médecine sur 6 ans doit être validé, qui se poursuivent ensuite avec 4 années de formation spécialisée en psychiatrie et la réalisation et validation d'une thèse pour obtenir son Diplôme d'Etudes Spécialisées (DES) et le Diplôme d'Etat de docteur.esse en médecine. Ce DES permet également d'obtenir directement le titre de psychothérapeute.


Ces professionnel.le.s disposent également d'un numéro RPPS, et sont inscrit.e.s au tableau de l'Ordre des Médecins.


Comment devient-on psychanalyste ?


En théorie, aucune formation n'est demandée pour devenir psychanalyste. La seule condition est d'avoir soi-même été en psychanalyse quelques années. En pratique, la plupart des psychanalystes ont soi suivi un parcours en psychiatrie ou en psychologie (comme décrits ci-dessus), et sont ainsi également psychiatre ou psychologue en amont.


Egalement, de nombreux instituts privés existent et proposent, selon un courant Freudien ou Lacanien la plupart du temps, un approfondissement des connaissances et théories psychanalytiques. Cela permet d'obtenir une certification spécifique grâce à ces instituts de formation souvent en lien avec une fédération de psychanalystes.


Et concrètement, ça donne quoi ?


Dans les missions

Vous l'aurez peut-être compris, la différence essentielle entre les médecins psychiatres (et psychanalystes ou non, psychothérapeutes ou non) et les autres, c'est donc qu'iels peuvent prescrire des médicaments, et établir des diagnostics de troubles mentaux ! Ce que nous, psychologues (et psychothérapeute ou non) et psychanalystes (et psychothérapeutes ou non) seul.e.s ne peuvent pas faire, sous aucune condition. Sur l'aspect diagnostique, nous ne pouvons qu'établir des hypothèses, qui seront toujours à confirmer ou infirmer par des médecins psychiatres, qu'iels travaillent en cabinet libéral ou en institution. Et ce, même si certain.e.s d'entre nous proposent (surtout en tant que psychologue, pas en tant que psychanalyste) des bilans à visée évaluative (comme pour les troubles neurodéveloppementaux comme le Trouble du Spectre Autistique ou le Trouble de l'Attention avec ou sans Hyperactivité par exemple).


Ainsi, les suivis psychiatriques sont généralement axés sur un aspect thérapeutique, diagnostic et médicamenteux, et les suivis psychologiques et psychanalytiques uniquement sur un aspect thérapeutique voire d'hypothèses diagnostiques (ce qui reste plus rare dans la pratique psychanalytique).


Dans les séances


Dans la pratique, chaque profession a ses spécialités.


Le.a psychanalyste, travaillant surtout en cabinet libéral, va se centrer sur l'inconscient psychique (une notion développée par Freud dès 1900), ce que l'on ne peut pas voir ou saisir de prime abord, pour mieux comprendre nos fonctionnements et ancrages psychiques profonds. Ce sont généralement des thérapies sur plusieurs années, centrées sur la parole de l'analysé.e (cellui qui vient en séance).


Le.a psychiatre va proposer des suivis qui peuvent être parfois plus espacés, avec des séances plus courtes et centrés sur la prise en charge médicamenteuse. Pour autant, un.e psychiatre psychothérapeute et/ou psychanalyste peut proposer des suivis très similaires, selon son approche et ses spécialités, à ceux des psychologues ou psychanalystes donc.


Le.a psychologue, selon son lieu de travail et ses spécialités (qui comme nous l'avons vu dans la première partie peuvent être très nombreuses), va également se centrer sur l'écoute du/de la patient.e, accueillir ce qui se dit sans jugement, et, selon sa pratique (clinique, cognitive, intégrative...) va proposer un suivi sur mesure à le.a patient.e reçu.e. Cela peut passer uniquement par la parole, et/ou proposer des exercices à faire en séance mais aussi chez soi, proposer des thérapies à plusieurs (familiales, de couple ...), des groupes de paroles, des ateliers... Il serait difficile d'être exhaustif tant la pratique est diverse et surtout différente selon le lieu et les missions exercées. Et ce, même si l'on se centre sur la pratique en libéral ! L'approche thérapeutique fait que les séances entre deux professionnel.les peuvent vraiment varier.


Et rappelons-le, l'espace thérapeutique est avant tout une question de rencontre : il faut que le feeling passe avec votre thérapeute !


Ainsi, même si vous avez traversé une mauvaise expérience par le passé, aller voir un.e autre professionnel.le peut radicalement changer votre vision. À condition de respecter votre temporalité psychique et vos envies ;)


Pour savoir comment se passe vraiment une première séance avec un.e psychologue, je vous invite à consulter cet article que j'ai également rédigé : https://www.violetgrodentpsychologue.fr/post/la-premi%C3%A8re-s%C3%A9ance-avec-un-e-psychologue



J'espère que cet article aura éclairé vos questionnements sur le sujet. Et si certains subsistent, je serais ravi d'y répondre en commentaires ou par mail. Si des confrères et consœurs psychiatres, psychanalystes ou psychologues passent par là, n'hésitez pas à nous faire part de vos pratiques pour en faire un espace ressource et d'échanges !

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